Pablo Andujar n’a pas été épargné par les blessures… L’Espagnol, qui sera présent en juin prochain à l’Open Sopra Steria, vit une petite résurrection depuis un an, après des mois de convalescence. Retour sur un parcours exemplaire.

Jusque-là, tout allait bien. L’échéance survient lors de son abandon au premier tour de l’US Open 2015. Les vapeurs de stress, la fatigue qui défie le temps de jeu, la tension qui monte au gré des sets… C’est l’ambiance Grand Chelem. Pablo Andujar livre un combat acharné durant plus de trois heures face à son adversaire Teimuraz Gabashvili, alors 53ème mondial. Oui, mais voilà… Pourtant, bien embarqué dans son match, il ressent une douleur au coude droit qui le contraint à abandonner tandis que le cinquième set est prêt à débuter. Pas pour cette fois, Pablo ! L’Espagnol quitte Flushing Meadows une main levée, la tête baissée, déjà prêt à s’attaquer à son prochain combat… la blessure. Toute la frustration d’un revers amer sur lequel il n’a eu aucun contrôle : c’est ainsi que Pablo Andujar entame de longs mois de galère.

« Pendant deux ans et demi, je n’arrivais plus à servir, j’ai eu mal, mal et encore mal »

On l’aura compris, c’est le coude droit qui est touché. Qu’on ne s’y méprenne pas, la carrière de l’Espagnol est loin de toucher à sa fin. Néanmoins, la blessure est sérieuse, davantage que ne le croyait Andujar qui doit s’éloigner des courts pour mieux se rétablir. « Pendant deux ans et demi, je n’arrivais plus à servir… J’ai eu mal, mal et encore mal », nous confiera-t-il à l’Open Sopra Steria 2018. C’est dans la douleur, autant mentale que physique, que le joueur doit s’accepter inapte. En septembre 2017, il tente un retour au Challenger de Séville ; retour à la maison après avoir perdu dès le premier tour. Même tarif à l’ATP 500 de Beijing. « Quand tu essaies et que tu ne vois pas d’améliorations, c’est mentalement très difficile. » Son coude, sa bête noire, son fardeau, continuera à le hanter et il passera trois fois sur la table d’opération pour se soigner. Malgré la douleur, Pablo est persuadé que l’obstination finira par payer.

Résurrection

Ce n’est pas un secret : qu’il s’agisse de tennis ou de bien d’autres sports, revenir d’une blessure est affaire compliquée. Et quand on dégringole au 1824ème rang du classement mondial, il est difficile de repartir. Les années douloureuses que Pablo Andujar porte derrière lui laissent incontestablement des traces. Mais l’Espagnol a appris de sa blessure et il est prêt à en découdre. Après un retour moyen début 2018, marqué par cinq défaites en six matchs, il réalise une performance inattendue : en deux semaines, ce remarquable joueur de terre remporte deux titres sur sa surface favorite. D’abord, le Challenger d’Alicante, puis le Grand-Prix Hassan II de Marrakech, un ATP 250. En un temps record, une fulgurante progression au classement ATP propulse Pablo Andujar 154ème mondial. Deux semaines pour 1670 places, c’est du rapide ! « J’ai toujours cru que je pouvais revenir, sinon je n’aurais pas essayé. » Un retour spectaculaire dont il est fier, auquel il ne s’attendait pas. « C’est une grande satisfaction que de gagner ce tournoi. Honnêtement, je ne pensais pas gagner de sitôt, mais je savais que peu à peu j’allais retrouver mon niveau », avoue-t-il après sa victoire à Marrakech.

Aujourd’hui, Pablo se porte bien. Il est de retour sur le court, en forme et en confiance. Il vient se faire plaisir et n’a qu’un seul souhait : « La seule chose que je demande, c’est de ne plus avoir de blessure ! » Une confiance retrouvée et une vieille douleur passée, un mauvais souvenir, qui l’a bien fait grandir. Fin mars, Pablo remportait le Challenger de Marbella en Espagne face à Benoît Paire dans une finale serrée, 6-4 6-7 4-6. Dans la foulée, il conservait son titre au Challenger d’Alicante, avant d’être une nouvelle fois finaliste au Grand-Prix Hassan II de Marrakech face à un successeur et revanchard Benoit Paire… L’essentiel est ailleurs : Pablo Andujar est à nouveau un joueur de tennis. Et c’est tout ce qui compte.

Lors de son retour en 2018, Pablo Andujar a réalisé une performance record : en remportant l’ATP 250 de Marrakech, l’Espagnol est devenu le joueur le plus mal classé à s’imposer dans un tournoi ATP depuis 20 ans. Il était 355ème mondial lors de l’Open. Bien joué, Pablo !

Loïc Billet