Sam Sumyk est un Monsieur du tennis français. Ancien entraîneur de Vera Zvonareva, Victoria Azarenka ou encore Garbiñe Muguruza, il est l’un des coachs français les plus titrés du circuit. Aujourd’hui, le Breton accompagne Arthur Cazaux avec de belles ambitions. Interview.

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Où en est Arthur et quels sont ses objectifs pour le tournoi ?

De le gagner, évidemment. Il arrive dans une plutôt bonne forme, puisqu’il n’a pas joué pendant trois mois. Et là, depuis trois ou quatre semaines, tout va bien. Donc c’est plutôt bon signe. S’il y a la santé, le reste viendra.

On le voit avec un manchon. Est-ce qu’il a encore une gêne au coude ou non ?

Non, il n’y a plus de gêne. Mais comme après une entorse, tu gardes ton strap ou une chevillère : ça rassure. Ça te fait du bien psychologiquement. Et même si la blessure est derrière, il faut continuer à en prendre soin pendant un bon moment donc c’est ce qu’on essaie de faire.

« Mon association avec Arthur Cazaux va me permettre d’apprendre »

Comment se passent les débuts de votre collaboration ?

Plutôt pas mal. Moi, je suis assez ravi. C’est un joueur qu’il faut plutôt freiner que pousser. Il demande toujours à faire plus. Donc, quand tu es entraîneur, c’est déjà un bon début. C’est agréable d’être autour de gens qui ont une énergie de dingue. C’est beaucoup mieux comme ça. Ce n’est pas toujours simple quand tu dois pousser ton athlète tous les jours. Il vaut mieux l’inverse.

Avec votre expérience, qu’est-ce qui vous anime chaque jour dans votre façon de travailler ?

Continuer à apprendre. Mon objectif, c’est d’être le meilleur entraîneur possible. Donc si je peux apprendre des choses, je suis ravi. Mon association avec Arthur va me permettre d’apprendre. Je suis très content d’être là, d’essayer de faire partie de cette aventure avec lui le plus longtemps possible, j’espère. Mais ça, on verra. Ce qui me plaît, c’est ça. Et puis préparer une Formule 1, c’est toujours intéressant, je trouve.

Est-ce qu’il y a des aspects particuliers sur lesquels vous avez travaillé ces deux derniers jours ?

On travaille toujours sur quelque chose, ça ne s’arrête jamais. On n’attend pas des périodes creuses ou sans compétition. Là, on essaie d’améliorer sa qualité de frappe. C’est général, je ne rentre pas dans les détails, mais c’est notre axe en ce moment.

Est-ce qu’il y a une raison particulière pour laquelle vous vous êtes entraînés deux fois avec Lucas ?

Non, ça s’est fait comme ça. Ce sont de super entraînements avec Lucas, et les deux sont très volontaires. L’énergie est bonne entre eux sur le court, donc c’est vraiment bien. Mais ce n’est pas la première fois qu’on s’entraîne ensemble, on le fait assez souvent.

Arthur va affronter un joueur issu des qualifications au premier tour. Comment prépare-t-on ça, sachant que l’adversaire n’est pas encore connu ?

On se concentre uniquement sur soi. Quand on connaîtra le nom de l’adversaire, on ira chercher des infos. Mais pour l’instant, la seule et la meilleure chose à faire, c’est de se concentrer sur soi.

“On a besoin de joueuses comme Loïs Boisson, ce style de jeu, cette mentalité !”

Vous qui regardez le tennis féminin, qu’est-ce que vous pensez du phénomène Loïs Boisson ?

Je pense que c’est très bien. On a besoin de joueuses comme ça sur le circuit féminin : ce style de jeu, cette attitude, cette mentalité. Je la connaissais déjà un peu avant, car je connais assez bien son entraîneur, donc forcément aussi la joueuse. Tout ce qu’ils font, j’aime beaucoup. C’est facile d’en parler maintenant parce qu’elle a accompli quelque chose d’extraordinaire. Mais tant que ce n’est pas fait, on ne sait jamais. En tout cas, c’est très bien pour le tennis féminin en général. Et puis, elle est entraînée par un copain, donc c’est super.

Justement, est-ce que vous vous inspirez de ce que font les autres entraîneurs, comme celui de Loïs ? Y a-t-il des similarités dans vos méthodes ?

Oui, sûrement. Je pense que nous, les entraîneurs, on est tous un peu des voleurs. On observe beaucoup. Par exemple, ce que fait un entraîneur sur un exercice avec son joueur, même un simple coup d’œil suffit pour repérer des choses intéressantes. On prend une idée, on l’adapte à son joueur ou sa joueuse. Ce n’est pas de l’invention, c’est de l’observation et de l’adaptation. Je ne connais pas d’entraîneur qui ait vraiment inventé quoi que ce soit depuis très longtemps. On est plus des voleurs d’idées que des inventeurs. Et puis tu travailles cette idée, tu la remets dans un autre contexte en fonction des spécificités de ton joueur ou ta joueuse. J’aimerais bien que l’idée vienne de moi, mais en fait, ce n’est pas le cas. Voilà, c’est ça. La nuance est là. C’est juste un jeu. Mais voilà, on est tous un peu voleurs dans ce sens-là.

Eliott Caillot