La fougue argentine a parlé sur le court Sopra Steria ce samedi après-midi pour la première demi-finale de l’OSSL 2025. Marco Trungelliti s’impose facilement en deux sets face au Français Clément Tabur, 6-1, 7-5. Il disputera demain, face à Daniel Mérida, sa 14e finale sur le circuit ATP Challenger avec plus d’envie que jamais.

Tu viens de battre Clément Tabur le dernier joueur français encore en lice. Quel a été le facteur clé de ta victoire ?

Aujourd’hui, je pense avoir mieux joué qu’hier, du début à la fin. J’ai peut-être eu un jeu un peu plus faible dans le deuxième set, avec deux ou trois services moins bons, mais globalement, j’ai été stable. Et quand j’ai réussi le break à 5-5, ça a été un moment important. Ensuite, le match a suivi cette dynamique. Donc je dirais que la constance a été le facteur le plus décisif.

‘La constance a été le facteur décisif »

Tu avais l’habitude de perdre le premier set. Qu’est-ce que ça fait d’avoir gagné le premier aujourd’hui ?

Je crois qu’il était un peu nerveux au début, et ça m’a permis de prendre rapidement l’avantage, ce qui m’a apporté de la tranquillité pour la suite de la rencontre. Bon, j’ai failli perdre le deuxième set, donc ça aurait pu devenir compliqué, mais oui, je pense que ce bon départ m’a beaucoup aidé.

Clément était très frustré. Comment fais-tu pour rester concentré quand ton adversaire se met en colère ?

Il faut savoir jouer aussi avec ça, avec les émotions de l’adversaire. À un moment, j’ai un peu perdu ma concentration, mais j’ai pu vite me reconcentrer dans le match. Ce qui m’aide beaucoup, c’est la respiration. Respirer avec le diaphragme, et pas juste le haut de la poitrine, m’aide à me calmer et à rester concentré.

Clément a dit qu’il ne savait même pas comment il avait fait son break dans le deuxième set, tant il se sentait dominé. Tu avais vraiment l’impression d’être au-dessus de lui ?

Je ne sais pas… je pense qu’il a bien joué sur ce jeu-là précisement. Je servais bien jusqu’à ce moment, mais il m’a mis un peu plus de pression. Il a tenté des retours plus agressifs, et j’ai un peu perdu le fil, à cause de moi et aussi de lui. Après, c’est redevenu équilibré jusqu’à 5-5, où j’ai réussi à le breaker et derrière dérouler.

Clément restait sur une série de 23 victoires en 26 matchs. Comment t’étais-tu préparé pour ce match ?

Les conditions ici ressemblent un peu à celles de Kigali, où on avait déjà joué : la balle rebondit beaucoup, il fait chaud, c’est rapide. J’ai revu notre match d’il y a presque un an pour mieux comprendre comment il pouvait jouer. Et je savais qu’il pouvait élever son niveau à tout moment, vu ses résultats. Alors j’ai essayé de rester calme et de garder le cap et ça s’est bien passé (rires). 

Comment tu te sens physiquement, avec cette chaleur ?

Aujourd’hui, c’était plus dur qu’hier, surtout dans le deuxième set qui a été long. Mais je pense que j’aurais pu continuer à jouer encore quelques heures.

« Ces dernières semaines, ça va mieux, mais il me manquait un bon résultat »

Tu es le joueur le plus expérimenté et le plus âgé du tableau. Comment ton expérience joue-t-elle dans ce tournoi ?

Ça dépend. Comme je l’ai dit ces derniers jours, le début d’année a été difficile pour moi, j’avais du mal à retrouver mon rythme et ma confiance. Ces dernières semaines, ça va mieux, mais il me manquait un bon résultat. Une demi-finale, c’est bien, mais on reste à la recherche de beaucoup de choses : les points, les opportunités… Donc j’avais envie d’inverser la tendance. Le fait de gagner le premier set aujourd’hui m’a beaucoup aidé pour installer mon jeu. 

Il y avait un spectateur avec un drapeau argentin. Tu l’as vu ?

Oui, je l’ai vu. Mais globalement, l’ambiance aujourd’hui était très bonne. Le public a été très respectueux, même s’ils n’ont pas pu vraiment s’enflammer sur un point à la fin, mais j’ai beaucoup apprécié. Et il y a toujours un Argentin quelque part, heureusement !

Demain, tu joues ta 14e finale en Challenger, mais tu n’en as gagné que trois. Comment vas-tu aborder ce match ?

Ça dépendra aussi de l’adversaire. Je crois que demain, il fera un peu moins chaud, donc les conditions seront différentes. Mais une finale, c’est une finale, on ne peut rien prévoir. Il y aura de la tension des deux côtés, il y aura un joueur qui jouera mieux que l’autre, mais l’important c’est de savoir rivaliser mentalement. Il faut rester calme et faire le travail.

« Mérida joue très bien ici cette semaine »

Tu connais Daniel Mérida ?

Oui, bien sûr. Mérida, j’ai joué contre lui cette année à Madrid. Il va falloir que je travaille beaucoup, évidemment, parce qu’il joue très bien ici cette semaine. 

Eliott Caillot