C’est à Grégoire Barrere que reviendra la tâche d’ouvrir le bal face au troisième joueur français le plus titré de l’ère Open. Et oui ! Notre facétieux tirage au sort nous a réservé un duel franco-français pour débuter cette semaine d’Open Sopra Steria, ce lundi, à partir de 17h30.

Richard Gasquet à l'Open Sopra Steria

Barrere n’est pas en territoire complètement inconnu : d’une part, parce qu’il a déjà foulé les courts du Tennis Club de Lyon lors de la toute première édition du tournoi, en 2016 (il avait atteint les demi-finales). D’autre part, parce qu’il a déjà croisé le fer avec Richard Gasquet il y a un an, sur terre battue, et il s’était incliné de peu 5-7 6-4 6-3. A l’époque, ce garçon de 28 ans était encore classé 123ème mondial. Il est aujourd’hui 210ème et cherche à retrouver sa toute meilleure forme, celle qui lui avait permis de grimper à la 80ème place en 2019, un superbe élan coupé par une certaine pandémie mondiale… Part-il battu d’avance face à Richard, ce monument du tennis français ? Non, mille fois non, cela va sans dire. D’autant qu’il a retrouvé une flamme formidable le temps de Roland-Garros, passant le premier tour au terme d’un splendide bras de fer en cinq manches face à Taro Daniel. « Forcément, quand le public scande ton nom, qu’il chante la Marseillaise, tu as les frissons, mais cela donne de l’énergie en plus », confiait-il à sa sortie du court.

« Je continuerai jusqu’au bout ! »

De l’énergie, il en aura besoin aujourd’hui. Car, en face de lui, Richard Gasquet est toujours animé de ce même plaisir du jeu, à bientôt 36 ans. Raccrocher les raquettes ? Ce n’est pas pour tout de suite : « Je pense que je serai là, à Roland-Garros, l’année prochaine. J’en suis à peu près sûr. On ne sait jamais ce qui peut arriver dans le tennis, mais l’envie est là, de continuer. Je n’ai pas du tout envie de m’arrêter. Forcément, tout dépendra de mon niveau, mais j’ai quand même gagné des matchs depuis le début de la saison. Je suis toujours dans les 100 premiers ! Tant que c’est le cas, je continuerai jusqu’au bout. »… Même s’il sent peu à peu la fin approcher, comme il le confiait au Monde en février dernier : « C’est important de choisir quand j’arrête, de ne pas finir sur une blessure… » Alors il faut en profiter, profiter de ce joueur d’exception. Profiter de ce revers, l’un des plus beaux, l’un des tout meilleurs du XXIème siècle. « Sans ce revers, on m’aurait peut-être oublié », raconte-t-il dans son livre A revers et contre tout. « Avec cette marque de fabrique j’entre un peu dans l’histoire du jeu. »  Le jeu, l’histoire : nous, on en réclame encore !