C’est Blaise et Erica Vavro, du concept Les Canons, qui sélectionnent les vignerons de l’Open Sopra Steria. A l’instar des joueurs côté court, ceux-ci sont les stars du tournoi du côté du village des partenaires. Rencontre avec Blaise qui nous explique la Genèse de cette démarche assez unique.

Blaise Vavro et les Canons

Chaque année, vous sélectionnez les vins et les vignerons qui animeront le tournoi. Comment procédez-vous ?

Il faut revenir au début de l’aventure. Car c’est d’abord une histoire de copains : Benoît (Dupré) nous a présentés Lionel (Roux). Benoît avait l’idée d’ajouter l’univers du vin à la démarche gastronomique du tournoi. Il fallait trouver une idée : le tournoi étant à Lyon, on a rapidement décidé d’axer sur les vignerons de la Vallée du Rhône. Et le premier qu’on a choisi, c’est un autre copain, Pierre-Jean Villa, qui, lui aussi, aime le tennis. Il a sollicité d’autres vignerons de son côté, nous de même… Et c’est ainsi que s’est construit la sélection des vignerons de l’Open Sopra Steria. C’est une sélection qui se fait par le réseau amical de vignerons que l’on apprécie humainement. Des gens qui ont de belles valeurs humaines… et qui font de supers vins ! 

Quels sont les domaines à découvrir cette année ?

On veut coller à l’esprit du tournoi qui cherche à promouvoir la jeune génération du tennis. Nous aussi, on a de jeunes vignerons et de jeunes domaines très talentueux ! Vous pourrez découvrir, par exemple, les vins de Bryan Deleu, qui en est à son deuxième millésime. Château Le Devay également : eux sont plus âgés, mais leur domaine est jeune et ils sont conseillés par Pierre-Jean Villa. Ce sont des domaines qui ont moins de dix ans ! Fontbonau aussi, dans le Sud de la vallée du Rhône, avec un jeune mec extra à la tête du domaine. Le domaine de Rosier qui a été repris par le fiston. Et Julien Pilon qui sera sur le tournoi pour la première fois. Lui vient du Nord de la vallée du Rhône, il fait beaucoup de blanc et a bossé chez de nombreux vignerons avant de s’installer à son compte.

« C’est d’abord une histoire de copains »

On retrouvera également les habitués…

Bien entendu ! On a toujours les domaines qui suivent le projet depuis la première édition. Pierre-Jean Villa, bien sûr, mais aussi Colombo, Combier, Gerin, les Vins de Viennes, les Alexandrins, ainsi que les deux partenaires du tournoi, Ott et Roederer. Dans ces domaines aussi, les générations montantes s’illustrent ! Les enfants reprennent des domaines célèbres, mais doivent faire leurs preuves. Bref, on essaie de proposer un casting sympa et amical. C’est ce qui nous motive !

Ils feront le tour des tables, le midi, comme chaque année ?

Oui ! Tout comme les joueurs, l’objectif, c’est que les vignerons ne soient pas anonymes. Certains sont rompus à l’exercice, on les balade de table en table et ils sont très à l’aise. D’autres sont de grands timides, mais tous font l’effort et ont énormément de choses à partager. Ça tombe bien, les valeurs du vin, ce sont des rencontres et des échanges. C’est ce qu’on aime dans notre job ! C’est d’une richesse de rencontres, d’histoires, d’émotions… Quand tu ouvres une bouteille à table, tu passes souvent un bon moment. Le vin est un vecteur de bonne humeur, de beaux souvenirs. Et ça colle vraiment au tournoi qui est là pour donner du plaisir, des sourires et des souvenirs !

« Le vin est un vecteur de bonne humeur, de beaux souvenirs »

C’est une démarche assez unique…

C’est surtout un tour de force ! Car c’est rare d’avoir ce niveau-là en termes de boissons sur un événement. Il faut bien comprendre qu’on a des vignerons qui n’ont rien à vendre ! Ce sont de véritables stars, qui proposent des vins aussi beaux que rares. Ils vendent tout de leur cave, mais gardent du vin pour l’Open Sopra Steria. C’est beau et ça démontre aussi leur attachement à l’événement et à sa démarche.

Comment choisissez-vous les vignerons ?

On souhaite rester très local. Et on y parvient sans problème : dans les alentours de Lyon, ce ne sont pas les vignes qui manquent ! On s’est tout de même ouvert à quelques domaines du Mâconnais, de la Drôme… Mais tous les autres sont du Rhône et de la Loire. Quoiqu’il en soit, le postulat de départ reste le même : qu’est-ce qui va donner envie aux gens de venir à table à l’Open Sopra Steria de Lyon ? Je pense que c’est de bien manger, de passer un bon moment, avec de jolis vins dans le verre.

« Nos vignerons sont de véritables stars : ce sont des vignerons qui n’ont rien à vendre ! »

Quelles sont les tendances actuelles, en matière de vin ?

D’abord, le retour à l’histoire des lieux, par l’installation d’une multitude de jeunes gens talentueux qui s’appliquent à faire renaître des vignobles oubliés. Ces vieux cépages, que l’on plante à la place d’autres plus récents, les générations se rendent compte qu’ils sont bien mieux adaptés. Aux Canons, on cherche à promouvoir tous ces vignobles, aux prix accessibles mais qui n’en donnent pas moins des vins incroyables en bouche. Je crois aussi qu’il y a une vraie appétence pour la découverte : on veut savoir comment le vin est produit. Il y a aujourd’hui cette envie de contrôler et de connaître davantage ce que l’on mange : ça vaut aussi pour ce que l’on boit ! Enfin, d’une façon générale, on observe une tendance à la starification, qui touche les petits vignobles bourguignons et de la Vallée du Rhône. L’augmentation des prix participe au prestige et à l’histoire des vignobles français dans le monde. On boit moins, mais on consacre un budget plus important : c’est la recherche de la qualité.

Pour un événement lyonnais, une ville de gastronomie, c’est important de mettre le vin à l’honneur ?

Quand tu rentres de tes vacances dans le sud, en remontant par l’autoroute du Soleil, les vignes te montrent le chemin. Tu regarderas la prochaine fois que tu bouchonneras sur l’A7, tu auras le temps (rires) ! Il y a des vignes partout, les paysages autour de Lyon sont façonnés par la vigne. Même plus loin, autour de l’A6, côté Jura… Le vin nous entoure aux quatre bords, faisant germer dans l’inconscient collectif lyonnais une vraie culture du vin. Mettre le vin à l’honneur, spécialement ici à Lyon, oui, c’est important. D’abord parce qu’on l’aime, ce vin ! Et puis parce qu’on veut faire plaisir à ceux qui viennent manger.

« Les paysages autour de Lyon sont façonnés par la vigne »

Quel est le principe des Canons ? 

Après 15 ans dans le 6ème arrondissement, les Canons fêtent, cette année, leurs cinq ans à leur nouvelle adresse, à Saint-Genis-Laval ! Notre job se scinde en deux activités : d’abord, la vente de vin aux particuliers. Avec eux, notre règle, c’est de ne rien s’interdire, de se détacher de nos a priori pour découvrir un maximum de vins. Notre gamme change donc sans arrêt et c’est ce qui nous amuse : ça oblige nos clients et suiveurs à goûter de nouvelles choses. Ensuite, on participe à des événements, comme l’Open Sopra Steria. Le vin et sa dégustation sont de beaux moyens de réunir des clients pour les entreprises, surtout dans un cadre comme celui-ci. Bien plus sympa que des tableaux excel dans des bureaux !

Plus généralement, que signifie le vin pour vous ? Qu’est-ce que ça évoque ?

On théâtralise le vin, car c’est tout ce qu’il y a autour qui nous amuse. Notre philosophie, c’est que tout se passe dans l’humain. Il y a autant de goûts que de goûteurs, alors mieux vaut regarder le vin à travers le prisme de l’histoire, du travail et des gens, plutôt que par des techniques de dégustation. Quand on a quitté le 6ème arrondissement pour entreprendre quelque chose de plus démocratique, on nous a pris pour des fous. Ça nous définit bien ! On avait cette volonté d’aller chercher un public plus large, que l’on pensait susceptible de s’intéresser à notre démarche. En travaillant l’histoire, je pense que l’on relève bien ce défi, puisque l’on se rend compte qu’avec Les Canons, des gens qui ne sont pas des connaisseurs se laissent tenter et viennent découvrir.

« On a envie de se secouer, de ne jamais boire deux fois la même bouteille »

Et vous, qu’est-ce que vous buvez ?

On nous le demande toujours : qu’est-ce que vous buvez (rires) ? En vérité, on ne veut pas choisir. Pire… on n’y arrive pas ! On a envie de se secouer, de ne jamais boire deux fois la même bouteille. Face à une telle diversité, il faut faire preuve d’humilité, moteur de la découverte et de la surprise. Elle est là, la liberté !