Impressionnant de maîtrise, Pablo Carreño Busta, tête de série numéro 1, se qualifie face à son compatriote espagnol Javier Barranco Cosano, balayé 6-1, 6-3. L’ancien top 10 mondial file en quarts de finale de l’Open Sopra Steria. Il y retrouvera le Belge Gauthier Onclin, avec en ligne de mire une place dans le dernier carré.

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Pablo, une victoire apparemment facile aujourd’hui. Comment analyses-tu ce match ?

Oui, facile en apparence au niveau du score, mais dans le jeu, ça a été assez dur. Il faisait très chaud aujourd’hui, les conditions étaient compliquées. Je pense que j’ai très bien commencé, très concentré. J’ai juste fait deux fautes sur les deux premiers points du match, puis après, j’ai très peu raté. J’ai imposé un rythme très élevé et, globalement, j’ai fait un très bon match. Je suis content, j’ai bien mieux joué que le premier jour.

Après un premier set assez tranquille, le deuxième a été plus accroché. Comment expliques-tu cela ?

Oui, c’était logique. Lui, il a joué plus agressif. Il voyait que s’il continuait comme ça, il allait perdre le match, donc il a tenté de forcer un peu plus. Il a fait plus de fautes, mais aussi plus de coups gagnants. Il m’a mis en difficulté, mais je suis resté concentré et j’ai bien géré ces moments compliqués. Et comme je l’ai dit, il faisait vraiment très chaud dans ce deuxième set. Il y a eu un moment où j’étais un peu étouffé par la chaleur, mais je l’ai vu en difficulté aussi, alors j’ai tenu bon, et j’ai fini par m’imposer.

Physiquement, comment tu te sens après deux matchs sous cette chaleur ?

Plutôt bien. L’autre jour, il ne faisait pas aussi chaud, mais là, on a senti la différence. Et demain et après-demain, il fera probablement encore plus chaud. J’ai de la chance d’avoir eu une journée de repos hier, et j’en ai encore une demain. Donc j’ai le temps de bien récupérer physiquement.

Jouer contre un gaucher, est-ce que ça change ta façon de jouer ?

Oui, bien sûr, tu modifies un peu ton jeu. Les effets sont inversés, mais bon, on est habitués à s’entraîner et à jouer contre des gauchers sur le circuit. Je connais assez bien Javier, même si on n’avait jamais joué l’un contre l’autre. Je savais à peu près comment l’aborder et je pense que j’ai très bien appliqué ce que je voulais faire. Le résultat le montre.

Il y a eu un moment clé à 4-3 dans le deuxième set. C’était un jeu très disputé. Mentalement, ça a été important de le gagner ?

Oui, clairement. Je pense que c’était le jeu le plus important du match, et aussi le plus dur. Il y a eu beaucoup d’égalités. Je me souviens que j’ai fait plusieurs aces dans ce jeu, mais lui aussi m’a bien retourné. C’était le moment le plus serré, et ça a un peu tout changé. Après avoir gagné ce jeu, j’ai pu creuser l’écart au score et gagner.

Tu joues contre Onclin au prochain tour. Tu as vu son match ?

J’ai regardé un peu pendant mon échauffement, pour voir s’ils allaient finir à temps ou pas, mais je n’ai pas pu vraiment l’analyser. Donc je vais devoir étudier son jeu avec mon entraîneur. Je n’ai jamais joué contre lui, et je ne le connais pas très bien. Heureusement, j’ai un jour pour me préparer.

Tu m’as dit hier que tu allais bientôt être papa. Félicitations ! Est-ce que ça te donne une énergie spéciale sur le court ?

C’est une énergie un peu particulière. Évidemment, c’est une grande joie, je suis très content. C’est quelque chose de très important pour moi, et j’ai hâte que ça arrive. Mais c’est vrai que ça crée aussi un peu de pression, un peu de nervosité. Peut-être que ça m’empêche d’être à 100 % concentré sur le tennis, parce que je pense beaucoup à ma femme, à savoir si tout va bien… Mais bon, globalement, oui, c’est une très grande joie et je suis très impatient.

Le niveau dans les tournois Challenger est très élevé. C’est difficile de jouer dans ce circuit, surtout quand on revient de blessure ?

Oui, c’est vrai que le niveau est très homogène. Je dirais qu’il n’y a pas énormément de différence entre un joueur classé 100e et un joueur classé 250e. Donc si tu n’es pas à 100 %, si tu n’es pas concentré, n’importe qui peut te surprendre. On l’a vu ici, à Lyon : presque toutes les têtes de série ont perdu. Je crois qu’il ne reste plus que Cazaux et moi (ndlr, Marco Trungelliti, tête de série numéro 8, est encore en compétition). Donc il faut rester très concentré, essayer d’imposer son niveau, mais tous les matchs sont très accrochés.

Si tu gagnes le tournoi, tu pourrais monter jusqu’à la 82e place. Tu as un objectif précis au classement ?
Non, franchement, je n’avais même pas regardé ça. Il reste encore trois matchs pour gagner le tournoi, donc je préfère penser d’abord aux quarts de finale. Je n’ai pas d’objectif précis comme entrer dans le top 80 ou top 70. Ce que je veux, c’est continuer à marquer des points, surtout pour finir l’année dans le top 100. Pour l’instant, vu d’où je viens, je trouve que je fais une bonne saison. Et plus je gagnerai de points ici, plus ce sera facile ensuite.

Encore une fois, tu as joué sur le court central. Qu’en penses-tu ?

Je trouve que le court central est très beau. Il est grand, spacieux, on y joue très bien. En plus, avec la chaleur qu’il fait, la surface ne devient pas trop sèche, elle garde bien l’humidité, donc on ne glisse pas. Franchement, je me sens bien sur ce court, j’aime y jouer. Les conditions sont assez rapides à cause de la chaleur, donc ça me convient bien.

Eliott Caillot