“Aujourd’hui, j’ai simplement été moins bon, et mon adversaire était meilleur.” Le constat est clair pour Arthur Cazaux, éliminé de l’Open Sopra Steria par Kuzmanov en deux sets, 7-5 6-1. Le Français, frustré mais lucide, ne verra pas les quarts de finale du tournoi lyonnais.

À chaud, qu’est-ce que tu juges t’avoir manqué aujourd’hui ?
Beaucoup de choses, vraiment. D’abord, de l’énergie, pour pouvoir mettre de l’intensité sur chaque point. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai eu un gros coup de barre à la fin du premier set, et ça a duré tout le reste du match. J’ai aussi manqué d’intention dans le jeu, j’avais du mal à produire. Les conditions n’étaient pas faciles : le court est compliqué ici, et avec le vent qui s’est levé, ça n’a rien arrangé. Mais mon adversaire, lui, a réussi à être ce que je n’ai pas su être aujourd’hui. Il m’a clairement manqué beaucoup de choses.
« Aujourd’hui, j’ai simplement été moins bon, et mon adversaire était meilleur »
Tu as dit à un moment que le court était dangereux. Qu’est-ce que tu voulais dire par là ?
Oui, j’ai voulu glisser deux fois sans que ça glisse vraiment, vers la fin du set. Et comme j’ai déjà eu des entorses, j’ai réagi à chaud, par peur. Mais je ne veux pas cracher sur le court, ce n’est pas pour ça que j’ai perdu. Cela dit, comme je l’ai dit, les conditions étaient difficiles – que ce soit le court ou le climat – mais c’était pareil pour les deux joueurs. Aujourd’hui, j’ai simplement été moins bon, et mon adversaire était meilleur.
Dans le jeu, tu es resté très calme. Comment gères-tu la frustration de ne pas te sentir au top sur le court ?
Je suis resté calme pendant un moment, oui. Mais à partir du milieu du second set, j’ai commencé à m’énerver un peu plus, je sentais que la frustration montait. J’essayais de me dire de faire de mon mieux, de produire du jeu malgré la difficulté que j’avais à aller vers l’avant. Mais c’était dur. J’ai été mauvais aujourd’hui, clairement, et maintenant il faut que j’efface ce match et que je passe à autre chose.
« Il faut que j’efface ce match et que je passe à autre chose »
Y a-t-il quand même des enseignements positifs de cette semaine à Lyon ?
Oui, déjà j’ai gagné un match, ce qui n’était pas arrivé depuis un moment à cause de ma blessure. Sur les deux derniers tournois, j’avais perdu au premier tour. Donc je vais retenir ce point positif. Ensuite, il va falloir que je comprenne pourquoi j’ai manqué d’énergie et été aussi mauvais sur plusieurs secteurs aujourd’hui, pour essayer de corriger ça pour les prochains matchs.
Même dans la difficulté, le public t’a beaucoup soutenu. Qu’est-ce que ça t’a apporté ?
Oui, ça m’a fait plaisir. J’ai toujours aimé jouer en France, ressentir du soutien, de l’énergie derrière moi. Il y avait du monde pour cette night session, et ça fait plaisir de transmettre des émotions au public. Ça m’a toujours nourri. Malheureusement, aujourd’hui, je n’ai pas su m’en servir. Je n’ai pas pu leur offrir grand-chose, et je suis un peu déçu pour ça. Désolé pour les gens venus me voir. Mais ça ne m’arrive pas souvent d’être aussi absent, et j’espère rebondir vite.
« Désolé pour les gens venus me voir. Je n’ai pas pu leur offrir grand-chose, et je suis un peu déçu pour ça »
Justement, quel est ton programme pour les prochaines semaines ?
Là, je vais passer sur gazon dès la semaine prochaine, à Nottingham pour un challenger. Ensuite, j’ai les qualifications de Wimbledon qui arrivent. Vu que je suis redescendu autour de la 115e place, je dois passer par les qualifs. J’ai hâte de voir comment je vais m’adapter à cette surface. Ça fait un an qu’on n’a pas joué sur gazon, comme tout le monde, donc j’espère trouver les petits détails qui manquent encore dans mon jeu pour être performant.
Pablo Carreño Busta nous disait hier qu’il n’y avait pas beaucoup de différence entre le 100e et le 250e mondial. Comment juges-tu la densité du niveau aujourd’hui sur le circuit ?
Très dense. On peut même dire entre le 50e et le 250e. Quand on voit des qualifiés en Grand Chelem passer des tours ou les résultats en challengers, ce n’est jamais simple, même en étant dans le top 100. Le niveau est très serré, et il faut être tout le temps au top, que ce soit physiquement ou dans le jeu. Sinon, même contre des joueurs classés 150e, ça ne passe pas. J’en suis la preuve aujourd’hui.
« Contre des joueurs classés 150e, ça ne passe pas si tu n’es pas au top. J’en suis la preuve aujourd’hui »
Tu as fait appel au staff médical. Qu’est-ce qui s’est passé ?
J’ai eu des crampes d’estomac, dès le milieu du premier set, et ça m’a vraiment affecté. J’ai un estomac assez sensible, et là, c’est monté en puissance jusqu’à la fin du match. Je n’ai pas réussi à passer au-dessus. Je ne veux pas dire que j’ai perdu à cause de ça, mais ça n’a clairement pas aidé à retrouver de l’énergie ou à produire un second souffle.
Eliott Caillot