Il y a tout juste 25 ans, Lionel Roux disputait sa première finale sur le circuit ATP. Et oui, Lionel fait peut-être découvrir les pépites de demain au public lyonnais… mais lui aussi a été jeune ! Petit clin d’oeil au directeur de l’Open Sopra Steria… qui doit se dire que le temps passe très vite !

C’était il y a 25 ans, un quart de siècle déjà… Le 3 avril 1994. Un dimanche de Pâques, fêté aux antipodes, du côté d’Osaka, au Japon. Ce jour-là, Lionel Roux, notre sémillant directeur de tournoi, dispute sa toute première finale sur le circuit ATP. L’œil est vif, le cheveu gominé ; la casquette à l’envers et le col relevé lui donnent un air canaille, du genre un peu rebelle, voire un chouïa blanc-bec. Il faut dire que notre rouquin national ne doit pas laisser paraître la moindre anxiété : en face, c’est le numéro un mondial, quadruple vainqueur en Grand Chelem, qui joue cette finale dominicale pour soulever son 26ème trophée déjà. Sampras. Pete Sampras.

En 1994, Lionel, 212ème, atteint sa première finale sur le circuit ATP

Lionel, lui, doit souffler ses 21 bougies dans une petite semaine. Cela ne fait que deux ans qu’il écume le circuit après avoir fourbi ses armes dans les tournois Satellites et, ce 3 avril 1994, il est classé 212ème à l’ATP, 13ème joueur français devant Thierry Champion et Frédéric Fontang. Pour autant, il n’est pas complètement inconnu au bataillon : deux ans auparavant, il s’était offert son premier morceau de bravoure à Roland-Garros, sur le court n°2, revenant du diable vauvert face à l’Argentin Martin Jaite au terme de cinq sets épiques, 4-6 3-6 6-4 6-4 6-3.

Vous l’avez reconnu, c’est bien lui : Lionel… “Rouxe“, comme le nomme le journaliste de France TV, Dominique Champot, cet “athlète combatif” au short aussi rasant que son polo est large (et l’on ne critique pas, car cette mode d’un autre âge reviendra peut-être un jour sur le devant de la scène et Lionel se fera une joie, n’en doutons pas, de ressortir ces fameux shorts hauts de cuisse) !

Semaine de rêve à Osaka : victoires face à Lendl, Krickstein et Holm…

Deux ans après ce bel exploit, Lio crève à nouveau l’écran. Tout au long d’une semaine de rêve, au Salem Open, à Osaka, il enchaîne des prestations solides assorties de très gros résultats : un succès sur Ivan Lendl, dans sa dernière année, certes, mais encore 17ème, 6-3 6-3 ; un autre face à Aaron Krickstein, 23ème ; une demi-finale remportée en trois sets face à Henrik Holm, un Suédois qui était dans le Top 20 quelques mois auparavant…

Se présente alors Pete Sampras en finale de ce tournoi des World Series, l’équivalent d’un ATP 250 en cette (très) lointaine époque. Et Pistol Pete flingue malheureusement les espoirs de Lionel… Notre directeur, trop fébrile sur ses deuxièmes services, concède pas moins de 13 balles de break au cours de la partie. S’il se bat vaillamment sur ses engagements, il ne réussit pas à perturber la machine hélléno-californienne au retour… et encaisse une douloureuse, mais honorable, défaite 6-2 6-2.

Roux, “el Jivaro”, le coupeur de têtes !

Autant dire qu’il ne sera ni le premier, ni le dernier à s’incliner face à Sampras. Surtout, cette année-là et malgré son jeune âge, le Lyonnais accumule de sacrés résultats : quart-de-finaliste à Bâle, où il sort Yevgeny Kafelnikov, 12ème à l’ATP ; quart-de-finaliste chez lui, au GPTL, où il ne s’incline qu’au tie-break du troisième, 6-4 2-6 7-6(3), face à Jim Courier ; huitième-de-finaliste à Bercy, où il bat, excusez du peu, le numéro quatre mondial, Michael Stich

De quoi faire les gros titres de l’époque ! Et attirer l’attention des journalistes qui découvrent ce garçon et son caractère bien trempé, en témoigne ce dépeint du journaliste tennis de L’Humanité, en novembre 1994 :

Amoureux du foot qu’il a abandonné pour le tennis à quatorze ans, Roux se veut expressif sur les courts “pour que les gens sachent ce que je ressens”, mais reconnaît que, parfois, il lui arrive d’avoir des débordements excessifs. Le dernier en date ? Une petite phrase à l’attention d’un arbitre, à Lyon : “Encore une fois et je te descends de ta chaise !” On croirait du McEnroe, dans les meilleures époques…

Ahlala, il faut bien que jeunesse se passe !

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Rémi Capber