Le président de la Fédération Française de Tennis était présent au Tennis Club de Lyon pour les demi-finales de l’Open Sopra Steria hier. Entretien.
L’Open Sopra Steria, c’est un spectacle sportif, mais aussi une véritable fête du tennis…
Je crois que Lionel Roux a parfaitement réussi ce qu’on avait fait pendant près de 25 ans avec le Grand Prix de Tennis de Lyon (GPTL). Il a pris le relais de façon remarquable. Un tournoi a besoin d’un fort ancrage local, de vibrer avec sa région, son territoire. Je crois qu’à Lyon, Lionel a parfaitement réussi son coup. Je suis ravi de voir la réussite du tournoi et la qualité du spectacle !
Vous parlez d’ancrage… L’identité lyonnaise est palpable à l’Open Sopra Steria ?
C’est évident. Cette âme lyonnaise, c’est la gastronomie, c’est la convivialité. Lionel a fait un peu la même chose que ce qu’on a fait au GPTL avec de grands vignerons qui viennent régulièrement, des Chefs de grande qualité… Il l’a fait à sa façon, avec son savoir-faire. Mais je crois que la démarche est la même : on fait partie d’un territoire ; dans ce territoire, il y a de nombreuses qualités. Il les a associées à un tournoi de tennis. Ça rend l’événement beaucoup plus convivial, plus attirant… d’où la réussite !
“Cette âme lyonnaise, c’est la gastronomie, c’est la convivialité”
Cette réussite, quelle en est la recette ?
C’est l’ancrage. C’est la congruence avec laquelle on organise le tournoi. Sa passion elle va transparaître dans le recrutement des bénévoles, des ramasseurs de balles… C’est le souci du détail !
A quel point le circuit ATP Challenger est-il important dans la quête d’un retour du tennis français dans le Top 10 mondial ?
On le mérite ! Il y a eu des changements qui ne vont pas payer immédiatement. On a œuvré au développement d’un important plan de formation dans les territoires. La preuve, cette année, on a trois Français dans le dernier carré de cet Open Sopra Steria. Maintenant, il faut franchir l’étape suivante, l’étape Top 20, Top 10 : on n’en est pas loin !
On est dans une année olympique… Comment la Fédération se prépare-t-elle à accueillir ce tournoi olympique ?
Les Jeux Olympiques et Paralympiques, c’est d’abord une fierté pour la France et Paris. En tant que Fédération avec Roland-Garros, c’est une fierté d’avoir été retenu et de laisser Paris 2024 aux commandes… mais avec nos équipes opérationnelles : c’est la preuve que nos équipes travaillent bien. C’est une surcharge importante de travail pour elles, mais aussi une fierté. C’est aussi l’occasion d’apprendre de la manière dont le Comité International Olympique organise l’événement avec beaucoup de volontaires et de bénévoles. Il y a peut-être un standard de qualité moindre par rapport à ce qu’on propose avec Roland-Garros, mais c’est tout de même une grande réussite d’être partie prenante des potentielles médailles et de l’événement.
« Aux JO Paris 2024, on a de bonnes chances aux Paralympiques […], aussi en double. Ugo Umbert peut tirer son épingle du jeu, sans parler de Caroline Garcia… »
On espère des médailles françaises, bien sûr…
Pour les médailles, on a de bonnes chances aux Jeux Paralympiques, en tennis fauteuil, comme à Tokyo en double. Chez les valides, on aura de belles opportunités, aussi en double. Par ailleurs, un joueur comme Ugo Humbert peut tirer son épingle du jeu. Sans parler de Caroline Garcia qui a été 4e mondiale, qui a gagné le Master… Aux Jeux, la surface ne sera pas la même qu’aux ATP Finals, ça ne sera pas non plus des matchs en cinq sets comme à Roland-Garros, mais des matchs en deux sets. C’est un tableau de 64, il fera très chaud, le court sera très rapide… Je pense que nos joueurs préfèrent jouer sur une surface rapide que sur une terre battue humide et lente comme on a eu cette année à Roland-Garros. Donc… pourquoi pas ! J’y crois ! Et je pense que l’effet Paris 2024 va révéler les talents de nos joueurs et de nos joueuses.