Au cours d’une demi-finale venteuse, les Français se sont difficilement défaits de la paire Bergevi / Veldheer. Un succès acquis 2 sets à 0, au terme de deux tie-breaks sous tensions. La paire française défendra son titre demain, face à Kalovelonis et Orlov.

J’imagine que vous êtes soulagés : la fin de match était très tendue, c’était à couteaux tirés !

Jacq : Oui ils sont bien revenus, on a eu des balles de match un peu partout :  à 5-3, à 5-4 où on mène 30-0 mais ils font une bonne fin de jeu. On a notre ligne de conduite, on continue. De toute façon aujourd’hui dans ces conditions si tu te plains tu ne peux pas y arriver. Si tu ne te plains pas, tu peux espérer y arriver mais ce n’est pas sûr non plus ! Notre ligne de conduite ça a été de fermer notre gueule. On continue, on est positif même si tennistiquement c’est dur. On a réussi à s’en sortir, une fois de plus, grâce à notre attitude.

C’était très mental finalement ?

Jacq : C’était beaucoup dans la tête.

Guinard : C’était même que dans la tête. Aujourd’hui c’était vraiment dur de bien jouer au tennis. On l’a fait ensemble du début à la fin même quand ça allait un peu moins bien. Je pense que c’est ce qui a fait la différence dans les moments décisifs.

C’était le double, tête de série numéro 4, des adversaires solides sur le papier…

Jacq : Ce sont, des adversaires solides ! On ne les avait jamais joués. Ce sont des spécialistes, je les vois depuis un moment, ils progressent, ils jouent toutes les semaines, donc c’est toujours très compliqué de gagner ces matchs. Aujourd’hui on s’en sort, tant mieux pour nous !

Le public a la chance d’être proche du court et de vous entendre échanger. Manuel, tu n’étais pas en confiance sur ton revers. Gregoire on t’a beaucoup entendu l’encourager… Est-ce que l’un d’entre vous encourage particulièrement l’autre, pendant les moments difficiles ?

Guinard : Je pense que ça se fait assez naturellement. C’est tout bête mais par exemple quand on mène 6-5, on a une balle de match, Gregoire me dit exactement ce qu’il faut faire. Il se passe exactement ce qu’il annonce, il rate la volée. Ce n’est pas grave, tout de suite on passe à autre chose. Quand je rate un truc il me dit tout de suite : « allez on passe à autre chose », on essaye d’être positif l’un avec l’autre. Surtout, l’un pour l’autre. Je pense que c’est ça qui fait la force de notre double depuis le début.

Jacq : C’est ça qui nous fait gagner le match !

Guinard : C’est ce qui nous fait gagner et retourner beaucoup de situations délicates.

Vous avez conclu au bout de votre 5ème balle de match, est-ce que vous avez douté ?

Jacq : Jamais !

Guinard : On est tellement « point après point », je ne savais même pas qu’on en a eu 5.

Jacq : Moi non plus, je savais qu’on en avait eu mais combien…

Guinard : C’est ça, c’est « point après point », on essaye de faire ce qu’il faut. Si ça passe tant mieux, si ça ne passe pas on sait qu’on a joué à 100% la bonne tactique. S’ils ont mieux joué que nous sur certains points, bravo à eux.

Jacq : Le but c’est de sortir du cours le plus en paix avec soi-même. Aujourd’hui si on n’avait pas gagné, on aurait donné ce qu’on avait.

Si vous devez donner une qualité et un défaut à l’autre ça serait lesquels ?

Jacq : Il frappe très fort…

Guinard : Qualité et défaut !

Jacq : Qualité qui peut parfois… (rires). Non c’est principalement une qualité. Et défaut… je n’ai pas trouvé de défaut (rires) !

Et pour toi Manuel, c’est quoi la qualité et le défaut de Gregoire ?

Guinard : Il a un revers téléguidé ! Il le met où il veut…

Jacq : …Et il a un coup droit ou tu peux mettre de la viande au bout, tu fais une brochette (rires).

Demain, la finale sera sur le central, il y aura encore plus de public… ça va être le feu !

Jacq : On est très content, évidemment ! Si on joue devant du monde c’est plus sympa, ici les gens nous aiment bien, on espère qu’ils seront pour nous. On a hâte, l’année dernière c’était une superbe expérience et on est très content de pouvoir la revivre.