Après son beau parcours à Roland-Garros, où il a atteint les huitièmes de finale, Juan Pablo Varillas sera bientôt 60e à l’ATP et 40e à la Race. Il arrive sur les terres lyonnaises de l’Open Sopra Steria en tête de série n°1 et fait partie des favoris à la victoire finale. 

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Crédit photo : Creative Commons – Germán Falcón

Un record national égalé

Les huitièmes de finale de Roland-Garros n’avaient plus connu de joueur péruvien depuis 29 ans. Le dernier ? Une légende du tennis de son pays, Jaime Yzaga, en 1994. Mais, cette année, un certain Juan Pablo Varillas est passé par là… et a rallié à son tour ce stade de la compétition. Pourtant, en 2016, le Péruvien envisageait d’abandonner le tennis. Afin de lancer sa carrière, il avait pris le parti de s’installer en Espagne, à Barcelone, à des milliers de kilomètres de chez lui. Un choix douloureux, qui ne paie pas. Difficultés d’adaptation, manque de résultats… Il décide de rentrer au Pérou et réfléchit à reprendre ses études d’ingénieur. Finalement, il se donne une dernière chance pour faire du tennis son métier et s’installe cette fois-ci à Buenos Aires. Le voilà lancé : à 22 ans, il parvient enfin à enchaîner les matchs, progresser au classement et passer des conditions souvent difficiles des tournois ITF à celles du circuit ATP Challenger.

A l’origine de sa renaissance ? Des mots gravés dans sa mémoire, un rendez-vous donné, presque une promesse… Ceux de Rafael Nadal, son idole, qui, à l’issue d’une exhibition disputée à ses côtés en 2013, au Pérou, à Lima, alors qu’il n’avait que 18 ans, lui glisse : « Continue de t’entraîner. Et j’espère que la prochaine fois que nous nous rencontrerons, ce sera sur le grand circuit, l’un en face de l’autre. »

De l’admirateur à l’admiré, il n’y a qu’un pas. En foulant la terre battue du court Philippe Chatrier face à Novak Djokovic, à Paris, Varillas l’affirme : il veut à son tour inspirer la jeunesse péruvienne. “Je pense que c’est une très belle chose pour mon pays. Il n’y a pas beaucoup de joueurs professionnels de tennis là-bas et, en devenir un, ce n’est pas facile. C’est un bel exemple pour montrer aux enfants ce que l’on peut faire et devenir si on travaille et si on est discipliné.”

2023, le travail qui paye

L’an passé, Pablo Varillas accède enfin au top 100 et devient le cinquième Péruvien à réaliser cette performance. En 2023, à 27 ans, il s’y installe plus confortablement (avec une future 60e place lundi prochain), après de nombreuses années à connaître la difficulté de la vie sur le circuit secondaire. Ce nouveau meilleur classement personnel, qu’il obtient après sa victoire sur Hubert Hurkacz, 14e mondial, le natif de Lima rappelle qu’il est le fruit de longues années de travail. “Je le dois à de nombreuses années de travail acharné, à gravir les échelons, en faisant sans cesse des sacrifices, avec le soutien de mon équipe, de ma famille et des gens qui m’entourent.”

Varillas, le tennis couleur ocre

Juan Pablo Varillas, produit du tennis sud-américain, est un pur terrien. Il cumule la bagatelle de 515 matchs en carrière sur terre battue, pour un peu plus de 60% de victoires. Très bon joueur de fond de court, Varillas sait pousser son adversaire à la faute. “C’est un spécialiste de la terre battue, vraiment un joueur très solide”, saluait Djokovic à l’issue de son match face à celui-ci. Par ailleurs, le numéro 1 péruvien est un vrai marathonien : en 2023, parmi ses cinq matchs disputés en Grand Chelem, quatre se sont prolongés jusqu’au cinquième set ! Fort aujourd’hui de cinq titres sur le circuit Challenger (en dix finales), tous sur terre battue, Juan Pablo Varillas est un sérieux candidat à la victoire finale à l’Open Sopra Steria !