Lyon est une ville de sports et l’Open Sopra Steria est l’un des événements qui le prouvent. Julie Nublat-Faure, adjointe aux sports à la Ville, s’exprime sur la jeunesse et les vocations sportives, l’ambiance tennistique lyonnaise et la nécessité de montrer l’exemple en matière d’efforts écologiques.

Dans cette période très difficile, en quoi est-ce important, pour la Ville de Lyon, de soutenir les événements sportifs ?

Privés de leur public, les événements sportifs n’ont évidemment plus la même saveur lorsqu’ils sont retransmis, mais mettent aussi en péril leurs modèles économiques reposant sur la billetterie et sur l’audience globale. Aussi, nous restons convaincus que les collectivités doivent abriter et accompagner les organisateurs des manifestations sportives pour sauvegarder non seulement un secteur, mais aussi maintenir ces moments de rendez-vous essentiels à la vie sociale des habitants. Il faut garder à l’esprit que ces manifestations, qu’elles soient culturelles ou sportives, sont toujours des moments heureux.

L’Open Sopra Steria est un tournoi rassemblant des joueurs pros… qui ont tous commencé un jour dans leur club, comme n’importe quel pratiquant. Quelles actions mettez-vous en place pour accompagner ce pratiquant, pour stimuler la pratique sportive et, qui sait… créer les vocations de demain ?

Tout d’abord, nous cherchons à mieux accueillir. Dans le cadre de la politique municipale d’investissement, nous avons mis un point d’honneur à rénover, transformer notre patrimoine sportif qui avait besoin d’une réelle attention. Nous avons la chance d’avoir plus de 300 équipements et une histoire sportive ancienne, mais cette chance est une charge que notre collectivité doit assumer pleinement. Commencer par soigner son patrimoine est la meilleure des façons de donner envie de faire du sport. Dans ces gymnases, ces piscines, ces patinoires, nous avons toute l’année des sportifs amateurs, mais également des champions de haut-niveau qui pratiquent et que nous soutenons. Nous leur devons cette qualité d’infrastructure. Par ailleurs, nous soutenons chaque année près de 200 clubs sportifs et nous avons, en 2021, lancé un dispositif financier exceptionnel pour favoriser une rentrée dynamique. Les Lyonnais.e.s se sont mécaniquement éloigné.e.s de leurs clubs, il était impératif de faire preuve de solidarité avec nos bénévoles associatifs. Parce qu’elles et ils sont passionnés, c’est aussi par ces bénévoles que passent les vocations de demain. Pour les plus jeunes, nous renforçons le lien avec les écoles et l’éducation populaire ; pour nos aînés, nous développons le sport-santé et une ville plus marchable.

Ville de Lyon

“Un écosystème du tennis lyonnais très dynamique”

Le tournoi est une épreuve lyonnaise, organisée par des Lyonnais, mobilisant l’écosystème lyonnais dans un haut lieu du tennis local, le TCL. C’est le genre d’initiatives que vous encouragez et qui contribuent à faire rayonner la ville ?

Tous les Lyonnais sont bien venus de quelque part et ont été séduits, à un moment donné, par le climat local, la gastronomie, la beauté des paysages… Nous apprécions surtout les initiatives qui jouent collectif, en portant une attention particulière aux enjeux sociaux et écologiques, pour les organisateurs comme pour le public. Je pense que nous avons la chance d’avoir un écosystème du tennis lyonnais très dynamique, qui a travaillé humblement et très sérieusement depuis de nombreuses années. Ce modèle semble séduire à l’échelle nationale, en témoigne la récente élection de Gilles Moretton à la Fédération Française de Tennis.

Quels sont les grands projets à venir de la Ville en matière de sport ?

Tout d’abord, des équipements rénovés, plus respectueux de l’environnement. Si l’on parle des bâtiments, nous avons prévu de construire un nouveau grand gymnase à Confluence, une nouvelle piscine dans le huitième arrondissement, un large plan de remise à niveau de nos vestiaires et lieux d’accueil… Au total, près de 100M€ dédiés au sport. Aussi, la mise en place d’un budget participatif permettra aux sportives et sportifs de se mobiliser pour faire encore plus, notamment en faveur d’infrastructures de proximité. Par ailleurs, je porte, avec le Maire de Lyon, la conviction que nous devons agir en faveur de la féminisation des pratiques sportives, pour le développement du sport-santé et du handisport. Pour mener ces actions, nous apporterons des évolutions concrètes au mode de gestion et d’exploitation de nos salles et stades, notamment à travers un nouveau pilotage des accès aux équipements. Nous étudions également comment mieux subvenir aux besoins des associations, respecter leur indépendance tout en les accompagnant vers l’éco-responsabilité.

Ville de Lyon partenaire de l'Open Sopra Steria

“Je veux que, d’ici 5 à 10 ans, Lyon soit une référence en matière d’événements sportifs éco-responsables”

Les JO de Paris, on y pense. Comment la Ville a-t-elle la volonté d’accompagner le mouvement ?

Tout d’abord, en poursuivant le soutien aux sportives et sportifs de haut-niveau. Également, en assumant sa candidature pour l’accueil d’équipes internationales dans des équipements municipaux inscrits comme « Centres de Préparation ». Aussi, nous travaillons en transversalité avec les délégations de l’Éducation, de la Culture, pour faire des Jeux Olympiques et Paralympiques une fête pour toutes et tous… Nous aurons enfin la chance d’accueillir sur le territoire métropolitain les tournois olympiques de football à Décines.

L’Open Sopra Steria a la volonté de devenir chaque année un peu plus “éco-responsable”. C’est aussi un enjeu, pour la Ville, d’arriver à faire comprendre aux organisations et événements sportifs qu’ils ont un rôle à jouer ?

Non seulement les événements et les clubs ont un rôle à jouer, mais ils peuvent être totalement prescripteurs. La transition écologique est urgente pour préserver notre biodiversité, notre climat et nos liens sociaux. Je veux que, d’ici cinq à 10 ans, Lyon soit une référence en matière d’événements sportifs éco-responsables, que nous soyons un modèle inspirant. Cela passe par du partage de bonnes pratiques, des messages très clairs et des actions concrètes. Lorsque Nikola Karabatic prend la parole, pour moi, c’est un pas de géant. Les sportifs doivent être acteurs du changement de nos modes de vie. Les sportives et sportifs de pleine nature sont déjà en première ligne, mais lorsque nos courts deviendront de véritables fournaises et que les gazons de nos stades peineront à émerger, il sera définitivement trop tard. Oui, il y a un rôle à prendre pour toutes et tous. A ce titre, le monde sportif a une force de frappe considérable : il sait trouver des solutions, s’adapter et communiquer.