53e mondial, Laslo Djere se présente à 26 ans au Tennis Club de Lyon en tant que tête de série numéro un. Le Serbe, mature et fort mentalement, est devenu, avec le temps, un excellent joueur de terre.
« Je veux être ce gars qui inspire les autres et qui prouve que l’on peut toujours réussir. » De la maturité. Beaucoup de maturité. Février 2019, Laslo Djere, alors âgé de 23 ans, s’adjuge son premier titre ATP sur les chaudes terres de Rio. Et ce en dépit des épreuves qu’il a dû traverser. Aujourd’hui, « Laci » s’affirme comme un solide joueur du Top 100 et vient à l’Open Sopra Steria avec le statut de tête de série numéro un.
Aujourd’hui 53e à l’ATP, Laslo Djere, 25 ans, impressionne par sa force mentale. « Allais-je vraiment jouer ma première finale sur le circuit ATP, deux mois seulement après l’un des pires jours de ma vie ? Je n’étais pas nerveux à cause de mes doutes – je pensais que je pouvais gagner mon premier titre ATP. Mais lorsque j’ai pénétré sur le court central de Rio [en 2019], avec le soleil qui brillait et les supporters qui m’acclamaient, j’avais la tête ailleurs. » Le Serbe vient en effet de perdre son père, cet homme qui a forgé le joueur qu’il est devenu, présent à chaque étape de sa carrière. Mais cette épreuve, analysée en avril 2021 à la lumière de ses performances depuis deux ans, c’est celle qui lui a offert une concentration caractéristique, une capacité d’isoler chaque point de l’ensemble du match, lui permettant alors de véritablement franchir un cap. « En général, j’ai peur ou je suis inquiet parce que je ne suis pas dans le moment présent – je pense à ce que pourraient être les conséquences si je perdais. Je me dis alors un mot-clé ou je fais une routine qui me ramène au présent. […] Je suis passé par ce processus à plusieurs reprises lors de tous mes matchs à Rio, y compris lorsque j’ai joué contre Dominic Thiem (NDLR : il élimine l’Autrichien, 8e mondial, au premier tour : sa meilleure perf’). »
« La terre battue ? Elle complète mon style de jeu »
Après ce tournoi, Djere s’installe plus confortablement dans le Top 100 pour décrocher une 27e place la même année. Terrien confirmé, il sait ce qu’il lui reste à faire pour entrevoir le Top 20 : « J’ai grandi sur terre battue », se confie-t-il auprès de l’ATP. « Quand j’étais enfant, je m’entraînais surtout sur terre battue. Les mouvements y sont naturels pour moi. La surface complète mon style de jeu : avec beaucoup de spin, surtout en coup droit, je peux m’adapter très vite. Du coup, mon objectif principal est d’améliorer mon jeu sur dur. Pour l’instant, ça va mieux, mais j’aimerais que [la progression] soit un peu plus rapide, et j’espère trouver un moyen d’être aussi bon sur dur que [je le suis] sur terre. » Alors qu’il vient de souffler sa vingt-sixième bougie, Laslo s’autorise un dernier passage sur terre au Tennis Club de Lyon. L’occasion pour lui de s’offrir un joli cadeau d’anniversaire ?
*Profite de l’instant présent et remporte les combats