Il est l’un des noms les plus connus des passionnés du circuit secondaire… et de ceux qui cherchent à dénicher les pépites de demain. Romain, alias RomainNextGen sur Twitter, Twitch et Instagram, a décidé de raconter sur ces différentes plateformes l’histoire d’un tennis qui brille moins, mais qui est souvent promis au plus bel avenir. Il est l’un des témoins de notre dossier « Raconte-moi le tennis » dans notre Mag 2025.

Tu es passionné par les jeunes joueurs et le circuit secondaire… Pourquoi ?
Quand je suis devenu mordu de tennis, j’ai rapidement été fasciné par le fait qu’il y ait le circuit qui brille… et ce qu’il y a avant. J’aime le tennis, j’ai besoin de comprendre mon sport entièrement. Le circuit secondaire, tout le monde y passe. Personne n’arrive directement sur le circuit ATP. Et ce qui me passionne, c’est qu’un gars comme Alcaraz y passe six mois, tandis qu’un gars comme Medvedev va y passer trois ans. C’est une étape plus ou moins longue pour tous les joueurs, mais elle fait partie de l’histoire de chacun.
Et ce sont ces histoires qui sont passionnantes…
Pour moi, le sport, ce sont des histoires. Et, pour comprendre une histoire, j’ai besoin d’en connaître les origines, les tenants qui mènent aux aboutissants. Pour beaucoup de joueurs, les débuts dans le tennis passent par le sacrifice d’une partie de leur jeunesse, de leur vie, donc il y a forcément des histoires ! Et de belles, avec des émotions, des choses qui se passent… et des choses à raconter !
“J’adore le circuit Challenger, je m’y sens proche des joueurs !”
C’est aussi sur le circuit secondaire que les jeunes joueurs gagnent en maturité…
Oui, le circuit secondaire, ça reste du très haut niveau. Quand tu es entre la 110e et la 300e place mondiale, tu fais quand même partie de l’élite. Et je trouve qu’il y a un contraste terrible entre, d’un côté, les sacrifices nécessaires pour y être, le tennis de fou furieux qu’il faut avoir pour en faire partie, et, de l’autre, la faible médiatisation et les galères que les joueurs vivent parfois. Ça rend ces joueurs humains et accessibles, mais aussi intouchables, à mon sens : ils méritent tellement ! Je pense que c’est pour ça que j’adore regarder les tournois Challenger. Je me sens bien plus proche des joueurs.
Est-ce que tu proposes finalement le contenu que tu aurais aimé trouver ?
J’ai commencé à en parler parce que personne n’en parlait, et je voulais créer de l’interaction sur un sujet très peu, trop peu évoqué. Il y a eu une vraie évolution du sujet, on retrouve aujourd’hui plusieurs comptes qui en parlent. Les mecs se rendent sur le circuit Challenger pour faire des interviews, diffuser du contenu et les joueurs se rendent disponibles… Alors qu’il y a trois ans, quand j’ai lancé Twitter, je galérais à avoir une micro interview dans ces mêmes tournois. Je ne pouvais même pas compter sur internet : c’était le néant ! Ma seule chance, c’était s’il avait fait Roland. Je pouvais trouver deux- trois interviews à droite, à gauche. Aujourd’hui, on trouve tout sur internet, et en français !
“Traiter mes sujets en passionné de tennis”
Y a-t-il y a des créateurs de contenu qui t’ont inspiré ?
Inspiré, non. Quand j’y suis allé, c’était au pif (rires) ! Ceci dit, j’aime beaucoup les podcasts de Tennis Legend et la Petite Balle Jaune sur Instagram, c’est du contenu léger que je consomme assez bien. Après, une minute, c’est court ! On passe à côté d’infos… Je préfère les formats longs, on comprend mieux ce qu’il se passe, ce qui gravite autour, tous les détails. C’est top que depuis deux trois ans, l’éventail des choix pour suivre le tennis s’élargisse autant. Il y en a pour tous les goûts aujourd’hui, c’est un luxe énorme.
Comment définirais-tu ta ligne éditoriale ?
Je suis deux axes assez clairs : d’un côté la présentation de jeunes pépites. Et de l’autre, la mise en avant des Français en général sur les différents circuits. Le tout, toujours avec beaucoup de bienveillance. Avec l’expérience, je suis rôdé sur le sujet des réseaux. Je sais ce qui va créer de la réaction positive, de la réaction négative que je peux maîtriser… et celle qui va devenir parfaitement incontrôlable. Je ne veux pas que le joueur, après une défaite, prenne un tollé. Quand tu émets un avis public, tu perds le contrôle de ce que tu dis. Donc je reste parfois réservé. Notamment sur les entourages des joueurs, des jeunes encore plus. Je ne suis pas à l’aise à l’idée de me mêler de ce qui relève de la sphère personnelle. Je dois m’adapter, quitte à parfois exagérer le côté bienveillant, lisser ma communication. Mais globalement, je dirai que je traite ça à ma manière, en passionné de tennis.
Fonseca ? “Je l’ai repéré au fond de la grotte (rires) !”
Quels sont les jeunes joueurs que tu as repérés et que tu suis particulièrement ?
Joao Fonseca, je l’ai repéré en 2022. Aujourd’hui, c’est, certes, une évidence, mais, quand je l’ai repéré au fond de la grotte, au Brésil, on était deux à en parler (rires)… À l’époque, je me suis vraiment dit qu’il allait exploser. Il y a aussi un Italien, Cina, qui est 320e, que je trouve très, très fort. Il est né en 2007. Du côté des Français, Kouamé, évidemment, que je trouve super fort et très, très précoce. Il y a également pas mal de joueurs qui ont un beau potentiel : un Norvégien, Budkov Kjaer, Blockx, un Belge… Il y a beaucoup de jeunes qui montent. C’est souvent par temporalité. Fonseca, j’en ai parlé très vite, Mensik aussi. Mais, maintenant, ils sont tellement haut que je ne me sens même plus légitime d’en parler (rires) !
D’un point de vue perso tu fais quoi dans la vie ?
Je suis éducateur spécialisé, je travaille depuis quatre ans maintenant. Bien sûr, j’aimerais en vivre… mais j’en suis encore loin. Dans la création de contenu tennis, il doit y en avoir deux ou trois maximum… Ça reste du plaisir, évidemment, je fais ça avec passion. Mais tu as toujours ce goût d’en découvrir plus, d’aller plus loin dans l’expérience, pour voir jusqu’où ça peut me mener.
“Promouvoir une image positive des joueurs”
Et cette activité de création de contenu te prend combien de temps par semaine ?
C’est difficile à évaluer, je le fais tellement instinctivement… Je ne me dis pas : “allez, de 17 à 19 ce soir, c’est RomainNextGen”. Ce qui est certain, c’est que suivre le tennis, ça me prend deux heures par jour minimum. Alors sur toute une semaine (rires)…
Tu as conscience qu’à ta manière, tu participes à la promotion du tennis ?
J’en ai pris conscience il y a un an. Lors de Roland-Garros 2024, j’ai vraiment eu beaucoup de messages de gens qui m’envoient des photos de joueurs qu’ils étaient allés voir, avec qui ils avaient pu échanger… C’est d’ailleurs pour ça que je prête d’autant plus attention à mon contenu : je veux promouvoir une image avant tout positive des joueurs. Je sais aussi que je suis très suivi par beaucoup de gens dans l’ombre, des marques également. Même des joueurs et leur famille. Je suis devenu ami avec Gabriel Debru d’ailleurs (rires) !