Pour cette édition 2025, une trentaine d’étudiants de l’ISG Sport, programme spécialisé de l’ISG (Institut Supérieur de Gestion) dans les métiers du sport à Lyon, vivront le tournoi de “l’intérieur”. Voltigeur, restauration, communication, hospitality événementiel … tous étaient présents au dernier briefing de Michael Auriol, directeur du campus lyonnais, avant le lancement du tournoi. Il raconte l’ISG, en insistant sur l’importance de l’expérience dans le cursus étudiant.

Ce sont des mots forts que tu leur dis là.
Participer à l’organisation d’un tel événement, dans leur ville, est une opportunité unique. Toutes les actions qu’ils mèneront pendant le tournoi auront des répercussions sur leur futur professionnel. Et pour qu’ils le comprennent, on ne peut plus se contenter de les installer dans une salle de classe pour faire défiler des programmes pédagogiques. Surtout dans un secteur comme le sport, très immature, concurrentiel qui a besoin de compter sur des professionnels aguerris. Si tu ne leur inculque pas des valeurs, les codes du secteur et l’impact qu’ils peuvent avoir dans cet écosystème, aussi brillants soient-ils, ils n’y arriveront jamais.
Tu essayes un peu de créer l’école et la pédagogie que tu n’as pas trouvé lorsque tu étais à leur place ?
Oui, parce que l’école qui m’a servi le plus, c’est celle de la vie. Ma première expérience professionnelle après un bac+4, c’est à l’ASVEL. Et c’est à partir de là que j’ai appris du terrain et de la réalité des attentes du secteur. On m’a appris à travailler. On m’a appris le respect et l’importance de l’expérience client. Losqu’on prépare un événement, on pense en priorité à l’intérêt du client et l’impact du show sur son activité et son futur. On ne pense pas à « profiter », on ne pense pas comme un fan. Notre mission au sein de l’ISG Sport est ainsi de les pousser à se donner au maximum dans un secteur où on ne les attend pas. Ils vont tous recevoir les mêmes apprentissages, mais leurs carrières seront différentes. Mêmes programmes, mêmes opportunités de rencontres professionnelles, mêmes offres de mission de bénévolat. Ensuite, il y a ceux qui vont faire 100% de ce qu’on leur propose, ceux qui vont aller chercher plus encore. Et ceux qui ne vont rien faire.

Et quand on connaît le marché de l’emploi dans le sport…
C’est aux jeunes de se donner les moyens de se créer le réseau qui leur permettra d’évoluer partout, et surtout où ils souhaitent s’épanouir. Discipline, rigueur, elles sont là les clefs. Ils doivent se créer les opportunités et devenir indispensables aux entreprises qu’ils convoitent. Cela se fait pas à pas, année après année. Nous les formons en ce sens pour garantir une insertion professionnelle confortable. On ne vend pas du rêve, mais la réalité du terrain, précisément parce que nous gardons ce contact primordial avec les professionnels de notre industrie. Nous savons ce qu’ils attendent, et nous formons nos étudiants en ce sens.
On a ce côté révélateur de talents à l’Open Sopra Steria. C’est quelque chose que l’on peut retrouver aussi à l’ISG…
C’est l’esprit. On n’a pas toujours des étudiants qui arrivent avec une idée précise de ce qu’ils souhaitent faire. Mais c’est notre mission de les aider à développer un projet professionnel qui leur correspond vraiment. C’est dans ce sens qu’on les révèle. Les aider à trouver leur place et à maximiser leur potentiel.
Comment met-on en place des enseignements qui vont dans ce sens ?
On veut rentrer en rupture par rapport aux enseignements “classiques”. C’est là que les stages et l’immersion en alternance sont précieux. Je crois que rien ne remplace la pratique. “Je pense que l’événementiel ça me plairait” : ça ne veut rien dire. Sois bénévole sur un événement, apprends, trompe toi, refais, on verra si ça te plait toujours (rires) ! Certains confirment leur idée, d’autres changent complètement. C’est l’effet du terrain, bien plus efficace que les bancs de la fac ! Et j’en ai vu des étudiants qui changent complètement de voie. Entre les horaires, la fatigue, la pression aussi… ! C’est pour que nous disposons aujourd’hui de professionnels formateurs pour dispenser les cours. Ça permet de leur proposer des activités qui se rapprochent au maximum de la réalité du travail. Je pense à Sandrine Proton, qui est venue en début d’année leur proposer un business game. Un brief réel autour d’une problématique en communication. Tous les étudiants de 2 ème année ont travaillé ensemble pour proposer des recommandations professionnelles. On cherche au maximum à inviter des professionnels engagés pour accompagner la nouvelle génération pour que les étudiants adoptent des postures de vrai pro.

Ce partenariat est important pour vous ?
Oui, très ! Du point de vue de l’affect personnel, parce que j’ai travaillé dans ce milieu, les chapiteaux qu’on voit derrière je les ai montés… Et surtout, c’est ça l’école de vie. C’est ce que je veux qu’ils apprennent. C’est aussi une opportunité en or pour leur réseau. Ils peuvent se connecter avec l’écosystème des partenaires, pendant ou après le tournoi. Lorsqu’on organise chaque année des voyages d’études aux Etats-Unis, c’est pour accélérer l’apprentissage. Lorsqu’on reçoit des professionnels en masterclass, c’est pour accélérer l’apprentissage. Et lorsqu’on pousse les étudiants à se mobiliser lors des événements sportifs en tant que bénévoles ou en stage, c’est aussi accélérer l’apprentissage. Parler pendant 4, 6 ou 12 heures d’un tournoi de tennis c’est bien. Le vivre, c’est tellement mieux. On essaie de leur inculquer tout cela, et ça me fait vraiment plaisir.
Ce sont aussi des valeurs que porte le tournoi…
C’est toujours le management qui imprime l’ambiance de l’événement. Et ici, il est top ! C’est ce qui fait qu’on matche aussi bien avec Lionel et Benoit (Roux et Dupré, les co-directeurs du tournoi). On parle la même langue. Lorsqu’on voit que depuis quinze minutes Emma, derrière nous, s’active à 19h avant le lancement du tournoi, ça me rend optimiste. Elle a une journée de six heures dans les pattes, mais elle assume, elle apprend. Même s’ils ne retiennent que 10% de ce qu’on dit, je vois qu’il y a des messages qui rentrent !