Alexandre Müller est en finale ! Pour son premier match en trois sets du tournoi, “Lamull” a su réagir après la perte du premier, pour s’imposer 1-6 6-2 6-2, en 1h39.
Tu t’attendais à un gros combat…
Je savais que c’était un très bon joueur et je ne fais pas un bon premier set. Il en profite, c’est assez simple pour lui, il gagne 6-1. Il n’y avait pas tellement de match. Et je me suis dit qu’il fallait que je change quelque chose, dans mon jeu et dans ma tête. Dès le premier point j’ai voulu lui faire sentir qu’un nouveau match commençait. Je me suis beaucoup encouragé. Je voulais lui montrer que ce ne serait pas simple de me battre aujourd’hui. Je le breake d’entrée dans le deuxième set, je suis content de m’en sortir.
Tu as été beaucoup plus agressif..
Tout à fait, je me suis ajusté. Je n’ai pas hésité à attaquer en revers, long de ligne. Depuis le début du tournoi, je ne sers pas très bien, j’ai essayé de me concentrer plus dans ce compartiment du jeu. C’est un ensemble de petites choses qui changent complètement la physionomie du match, qui l’ont fait tourner en ma faveur.
Même mentalement, il doit y avoir deux jeux de service où, mené 0-40, tu remontes et conserves ton service.
Absolument. Après il faut aussi beaucoup de réussite pour sauver ces jeux là. Dans ma tête, j’avançais point par point, sans trop penser à ces balles de break. C’est comme ça que l’on fait tourner des matchs pour atteindre le bout des tournois.
Tu arrives assez frais sur cette finale...
Je me sens bien. Après, au-delà des matchs, un tournoi c’est forcément long. Il y a les entraînements, les coupures, la pluie. Je suis en finale maintenant, ce n’est plus le moment d’y penser pour moi. Je donne tout, jusqu’au bout.
Tu as beaucoup enchaîné sur terre…
L’an passé, mon erreur a été de ne pas me reposer après Wimbledon. Cette année je me repose ensuite. J’ai en ligne de mire mes cinq jours de vacances ! Avant ça, je vais à Sassuolo (Challenger 125), je ferai un ATP sur gazon aussi. Et après, Wimbledon ! Je fais le pari d’engranger de la confiance sur terre, et arriver en Angleterre avec de la confiance, plutôt que des premiers ou deuxièmes tours sur gazon. Je boycotte le gazon (rires) ! Je suis meilleur au golf qu’au tennis, sur gazon !
Finale contre Gaston ou Jacquet ?
Je n’ai pas de préférence. Ce sera un Français quoiqu’il arrive. Que le meilleur gagne, je pense que même si c’est Kyrian, que sa famille et ses amis sont là, je ne vais pas me faire cracher dessus ou huer ! (rires). Je serai soutenu dans tous les cas, le public français nous aime tous les trois (Jacquet, Gaston et lui-même).
Tu as pu t’appuyer aujourd’hui sur ce public ?
Un peu. Mais je me suis surtout mis dans ma bulle. Je perds 1-6, je me devais de me concentrer le plus possible. J’étais dans mon match, je me suis appuyé avant tout sur moi-même, pour repartir le plus vite au combat.
Ton beau parcours ici te permet de titiller ton meilleur classement en carrière.
C’est vrai, mais j’ai surtout en tête de ne pas perdre de points (rires) ! L’an passé je fais finale et victoire, sur terre, j’ai beaucoup de points à défendre, je veux avant tout limiter la casse.
Tu ressens une certaine pression cette semaine ?
En Challenger, je ne dois pas arriver trop sûr de moi. Je ne peux pas me fier au classement et me dire qu’en étant tête de série, je vais rallier la finale sans mouiller le maillot. Tout le monde joue bien ici, tout le monde joue relâché, je dois rester au top sur les cinq matchs, même si je suis peut-être meilleur tennistiquement. Regardez aujourd’hui : mon adversaire est un super bon joueur, il a su me faire douter malgré la différence de classement. Le niveau est extrêmement dense. Il n’y a plus aucun match facile. On peut être battu, et inversement battre, n’importe qui. La santé progresse, les mecs jouent de plus en plus longtemps, on a donc de plus en plus de joueurs, et logiquement, des très bons joueurs plus longtemps.