Le traditionnel choc des générations aura bien lieu à l’Open Sopra Steria. L’Uruguayen Pablo Cuevas, 35 ans et 91e à l’ATP, incarne l’expérience pour s’en faire l’un des principaux acteurs.

Dix-sept. Ils ne sont que dix-sept à s’être imposés face à Rafael Nadal sur terre battue depuis son premier sacre à Roland-Garros. Et Pablo Cuevas en est l’un d’eux ! Nous sommes alors en 2016. La chaleur estivale brésilienne d’un mois de février bat son plein sur le quadra Guga Kuerten de l’ATP 500 de Rio. Mais Pablo refroidit les ardeurs du champion majorquin, catapultant une première kickée sur sa gauche devant un public médusé. L’exploit est fait, celui qui pointait au 45e rang file en finale et tient sa victoire, la plus belle de sa carrière, celle qui lui offrira la confiance nécessaire pour intégrer le Top 20 à la fin de la même année.

Cinq ans plus tard, l’expérimenté Pablo Cuevas, 35 ans, est toujours là. 450 matchs à l’ATP, près de 900 en carrière : le circuit n’a plus de secrets pour lui. Malgré un passage à vide en 2018 où s’additionnent manque d’envie, blessure et fatigue, la flamme reste allumée. Il en ressort ainsi d’autant plus mature, confiant, à l’époque, à El Observator, « ne plus se préoccuper autant du classement ». L’Uruguayen reste un habitué du Top 100 : il y est encore aujourd’hui bien installé, à la 91e place. Toujours aussi spectaculaire et abonné aux hotshots, Cuevas aborde et analyse ses matchs avec toutefois davantage de sagesse. « Je voudrais garder l’énergie que j’ai », expliquait-il à la reprise des circuits en août 2020. « C’est difficile de s’amuser dans un sport où tout est question de résultats. J’aimerais aussi ne pas me laisser abattre par une défaite… Cela passe par m’encourager à faire tout ce que j’ai à faire, à être agressif, à ne rien retenir, pour, si je perds, pouvoir dire : “Ai-je fait tout ce que j’avais à faire ? Oui, je l’ai fait… Alors je n’ai pas à m’en vouloir. Et je peux essayer de dormir paisiblement en posant ma tête sur l’oreiller”. » Envisager ses matchs avec plus de sérénité afin d’en tirer plus de plaisir, c’est aussi cela être expérimenté.

« Ça m’a redonné l’envie »

Mais l’expérience ne suffit pas à cet âge pour rester sur le circuit, encore faut-il avoir l’envie ! Il se trouve que Pablo l’a toujours. En dépit d’une année 2018 difficile, il a pris du repos, puis a fait le choix de la persévérance. « Finalement, cette année-là, j’ai pris des vacances plus longues, j’ai réalisé à nouveau que, même si j’étais fatigué, j’avais une place privilégiée et, l’année suivante, en 2019, j’ai mis beaucoup d’envie, j’ai commencé l’année tôt. J’ai bien fait et, en 2020, j’ai refait la même chose, pour peaufiner au mieux mon calendrier afin de me donner un peu plus de souffle. Ça m’a redonné l’envie. » C’est ce peps intact qui permettra à Pablo Cuevas de, peut-être, l’emporter face au futur Rafael Nadal au Tennis Club de Lyon !