Lucas Pouille revient petit à petit. Le Français, qui a traversé des moments douloureux, tente de retrouver des sensations, du jeu… et le simple bonheur de matcher. Quoi de mieux que le Tennis Club de Lyon pour y parvenir, où il reçu une Wild-Card ?

“C’est la victoire qui me fait le plus plaisir depuis quatre ans… Ça fait longtemps ! Quand on commence le tournoi, on n’a pas envie qu’il se termine le premier jour (rires). Cette victoire me donne beaucoup de bonheur. Je suis content de pouvoir être là demain, relax, me préparer et puis regarder les autres en chier un peu, ça, c’est pas mal !” C’était il y a peu, aux qualifications de Roland-Garros. Lucas Pouille venait de remporter son premier tour face au 127ème mondial. Une perf’ énorme lorsqu’on est soi-même classé 670ème à l’ATP ; un peu moins, évidemment lorsqu’on a le talent et le parcours de Lucas. 

En attendant, c’est un joueur heureux qui s’est présenté ce jour-là face à la presse. Des sourires et des rires, voilà qui fait plaisir et qui laisse penser que le Français retrouve peu à peu l’envie de jouer au tennis, de se battre et de gagner des matchs. “Je reviens avec un objectif : tout donner pour essayer de vivre un rêve et jouer les Jeux Olympiques à Paris”, continue-t-il. “Je ne sais pas si j’y arriverai, mais, en tout cas, je donnerai le maximum en me servant de ce qui s’est passé.”

“Un rêve : jouer les Jeux Olympiques à Paris”

Ce qu’il s’est passé, c’est une dépression dont il a lui-même très clairement parlé dans les colonnes de L’Equipe. “C’est toujours ultra-présent, je ne peux pas tout mettre derrière moi, ne plus jamais y penser parce que ce serait dommage, car je pense avoir vécu plus de belles choses que de mauvaises, même si ces dernières années ont été compliquées.” Lionel Roux, directeur du tournoi, n’a de cesse de le répéter : le tennis est un sport difficile. “Il faut aussi que les gens se rendent compte qu’on est des êtres humains, comme tout le monde, qu’on a le droit de passer par des moments durs. Dans une carrière, c’est comme dans la vie normale : on passe par de bons moments et des moments plus difficiles. Il y a une vie et cette vie ne va pas toujours comme il faut.”

Lorsqu’on est joueur, elle va forcément un peu mieux lorsqu’on est heureux sur le court et que l’on gagne des matchs. Lucas y parvient petit à petit depuis début avril. Son dernier titre remonte à l’année 2019 : il avait soulevé le trophée de l’ATP Challenger de Bordeaux, quelques mois après avoir joué une demi-finale de Grand Chelem, à l’Open d’Australie, face à Novak Djokovic. C’était il y a une petite éternité… Peu importe, l’essentiel est ailleurs : le bonheur !