Battu en deux sets, 6-1 7-5, par Marco Trungelliti en demi-finale de l’Open Sopra Steria de Lyon, Clément Tabur n’a pas réussi à surmonter l’expérimenté Argentin. Frustré par ce match, le dernier tricolore en lice, garde toutefois du positif de son parcours. Entre déception, et volonté de rebondir, il se confie sur ce qu’il lui a manqué, et son programme pour la suite de la saison

Quel est ton ressenti après cette défaite ?
Oui, effectivement, ce sont de tout petits détails qui ont fait la différence. J’ai l’impression de passer assez loin de ce match. J’avais plutôt bien débuté, notamment dans le premier set, où j’étais assez précis. Mais dans le deuxième, même en ayant des occasions, je n’ai pas réussi à les concrétiser. Finalement, je ressors de ce match avec pas mal de déception. C’est d’autant plus difficile que de nombreux points se sont joués sur quelques riens, en particulier en fin de match.
On t’a senti un peu frustré sur le court. Est-ce qu’un élément en particulier t’a gêné ?
Oui, j’étais à fleur de peau aujourd’hui. Chaque élément, le moindre détail, a eu tendance à me perturber. Mentalement, je n’étais pas assez prêt à les surmonter. La chaleur, la fatigue… Tout a pris plus d’importance que d’habitude. J’ai eu du mal à rester concentré sur mon jeu et à faire la part des choses. Quand tu commences à douter du rebond, de la glissade, de la trajectoire de la balle, tu perds en confiance. Tu joues avec de l’appréhension plutôt que de la liberté. C’est la complexité de ce sport : réussir à s’adapter, quelle que soit la surface ou les conditions. La capacité à gérer ses émotions dans ce contexte est primordiale. Avec du recul, je m’en veux un peu de ne pas avoir réussi à me canaliser.
Tu étais le dernier Français encore en lice ici, avec un très beau parcours, notamment en tant que wild-card. Qu’est-ce que tu retiens de cette semaine ?
Oui, j’ai réussi à gagner trois matchs, dans des conditions parfois délicates. C’est donc plutôt positif. C’est simplement dommage de finir sur une défaite, d’autant que je ne m’attendais pas à m’incliner de cette manière. C’est difficile à encaisser, mais j’ai la chance d’enchaîner dès la semaine prochaine avec un nouveau tournoi. Il va falloir que je garde ce que j’ai réussi cette semaine et que je m’en serve afin de rebondir.
Tu restes sur une dynamique très positive. Comment comptes-tu rebondir ?
Je veux retrouver le plaisir de jouer, ce que j’ai un peu perdu aujourd’hui. C’est ce plaisir de me battre sur chaque point, ce goût de l’effort. C’est ce que je veux retrouver en retournant m’entraîner, afin de reprendre confiance, d’enchaîner les matchs, et d’aborder la suite avec détermination.
Le public t’a beaucoup soutenu, en particulier sur la fin du tournoi. Ça t’a aidé ?
Oui, le public a été précieux. Lors des deux premiers tours, j’ai affronté des Français, donc le contexte était particulier. Mais hier et aujourd’hui, le soutien a été important. C’est d’ailleurs ce que je regrette le plus : ne pas leur avoir offert une meilleure prestation. Jouer devant le public, en France, c’est toujours un plaisir, et leur encouragement m’a aidé jusqu’au bout.
Carreno Busta disait après sa défaite, qu’entre la 100e et la 300e place mondiale, la différence est très mince. Tu partages ce sentiment ?
Oui, entre la 150e et la 300e place, le niveau est assez proche. Un match peut basculer sur quelques points. C’est ce que l’on a vu aujourd’hui. Finalement, ce sont des détails, de la confiance, de l’expérience… Une saison peut changer sur peu de choses.
Quel est ton programme pour les semaines à venir ?
Je vais continuer sur terre battue, avec les Challengers de Royan et de Troyes. L’objectif est clair : disputer les qualifications de l’US Open. C’est une étape importante que je veux vivre. Pour y arriver, je dois enchaîner de bonnes performances sur le circuit Challenger afin d’engranger des points et de la confiance.
Tu vas être 216e mondial après ce tournoi. As-tu des objectifs de classement d’ici la fin de saison ?
En début d’année, mon objectif principal était de rejouer l’Open d’Australie en 2026. Je n’ai pas de gros points à défendre d’ici là, donc le classement n’était pas une obsession. Mon objectif de base, c’était plutôt le top 230. Avec ce beau parcours, je me rapproche du top 200. Si j’y parviens et que je m’y installe, ce sera parfait afin de continuer à progresser en Challenger.
Tu es assez critique sur ta performance. Pourtant, tu mènes 4-2 dans le deuxième set. Qu’est-ce qui a manqué à ce moment-là ?
Oui, j’ai eu quelques occasions, notamment ce break. Mais mon service n’a pas été assez performant. Mon pourcentage de premières balles était trop bas, ce qui m’a mis en difficulté. Avec un service plus solide, j’aurais sans doute eu plus d’opportunités de conclure le set. Malheureusement, ce n’est pas ce que j’ai réussi à faire aujourd’hui.
Est-ce que ton adversaire n’a tout simplement pas été plus solide aujourd’hui ?
Oui, tout simplement. Il a été plus costaud, plus régulier. J’ai eu du mal à le retourner, tandis que lui a réussi à s’adapter. Tactiquement, j’ai parfois hésité, sans trop savoir s’il valait mieux attaquer ou patienter. Cette expérience a fait la différence de son côté.
Tu as connu une belle dynamique depuis avril. As-tu senti ce matin que ce match serait plus compliqué que les autres ?
Non, j’ai suivi la même routine que d’habitude. La seule chose, c’est que la chaleur était plus importante que les jours précédents, le court était plus sec et glissait davantage. J’ai eu du mal à m’adapter, à me concentrer sur mon jeu. Mais, dans l’ensemble, cette défaite contre un adversaire de qualité s’inscrit dans une bonne dynamique.
Tu dis vouloir retrouver du plaisir. Tu penses l’avoir un peu perdu ces derniers temps ?
Oui, un peu. J’adore jouer de manière agressive, en prenant la balle tôt et en laissant peu de temps à l’adversaire. Avec les conditions, ce jeu a été difficile à appliquer. J’ai dû me contenir, ce que je n’affectionne pas. J’ai eu du mal à me faire plaisir sur le court, ce que je veux corriger dans les prochains tournois.