Parmi les joueurs prometteurs en quête de maturité, l’Open Sopra Steria pourra compter sur le jeune brésilien Thiago Seyboth Wild, 22 ans, classé 259ème à l’ATP. D’abord précoce, puis ayant du mal à confirmer, il porte sur ses épaules le poids de l’héritage de Gustavo Kuerten.

Thiago Seyboth Wild à l'Open Sopra Steria

Thiago Seyboth Wild redonnera-t-il au tennis brésilien ses couleurs d’autrefois ? Les photos de Kuerten, vainqueur à trois reprises de Roland-Garros, s’ocrent depuis vingt ans dans les greniers. Mais l’éternel pays d’avenir peut compter sur son jeune talent présent pour reprendre le flambeau. Septembre 2018, le prodige brésilien lève les bras à l’US Open Junior. Un titre qui n’est qu’une étape pour lui : dix huit mois plus tard, il s’adjuge à seulement 19 ans l’ATP 250 de Santiago face à Casper Ruud, néo-finaliste de Roland-Garros. Il devient alors, en mars 2020, le premier joueur de la Next Gen à remporter un tournoi ATP. Thiago accomplit ainsi ce que Felix Auger-Aliassime (double vainqueur de l’Open Sopra Steria) ou Jannik Sinner ne sont pas parvenus à réaliser avant lui et n’a de fait plus à rougir face à ces jeunes habitués du Top 100. D’ailleurs il ne le cache pas : ses objectifs sont ceux des plus grands. « Beaucoup de gens m’ont déjà questionné sur mes capacités à devenir numéro un mondial ou à gagner des Grands Chlems. Je pencherais pour être numéro un, puisque pour devenir numéro un, tu dois au moins gagner un Grand Chlem », confie-t-il en mai 2020 à TennisNow.

“Ordem e Progresso” : un premier titre ATP symbole de précocité

Un temps d’arrêt plus tard du fait de la pandémie (où il se fait là aussi précoce, étant le premier joueur professionnel à contracter le virus !), Thiago Seyboth Wild ressort grandit de cette période. Doté d’un coup droit destructeur et d’une première balle puissante qui font de lui un excellent joueur de fond de court, il n’en demeure pas moins conscient de sa marge de progression. Le Brésilien déclarait avoir profité de cette période pour diversifier son jeu : « Je dois essayer de monter davantage au filet, parce que j’ai un coup droit assez rapide et c’est un coup assez fort. Il m’offre vraiment beaucoup d’opportunités pendant le match que je ne saisis parfois pas, attendant simplement un autre coup droit… Si j’étais monté au filet, j’aurais peut-être pu remporter le point plus tôt. Cela m’aurait permis d’économiser bien plus d’énergie pendant mes matchs. » Avec certes de bons résultats sur terre, celui-ci peut compter sur une large palette technique et physique, et l’on ne serait pas surpris de le voir évoluer sur d’autres surfaces, comme l’annonce sa victoire sur Lorenzo Musetti en 2018 à l’US Open Junior.

Son style de jeu pousse naturellement à la comparaison avec Guga, une « source d’inspiration », dont il retient les précieux enseignements : « Il m’a toujours beaucoup parlé de l’intensité avec laquelle je devais jouer, de la façon dont je devais rester concentré sur mon niveau, et laisser le classement comme une conséquence de mon jeu. » S’il a dû quitter Roland-Garros dès le premier tour des qualifications en mai dernier, les terres lyonnaises lui porteront peut-être davantage chance… !

Benjamin Vermersch